Documenter un stage constitue une plus-value qui peut faire toute la différence en vue de la professionnalisation d’un étudiant. Beaucoup d’entre eux sont amenés à effectuer un stage en cours de formation ou un stage de fin d’étude, et il semble parfois bien difficile de distinguer cette expérience parmi toutes les autres. La documentation est un excellent outil pour faire de cette première immersion un véritable atout. Documenter ce premier pas dans l’entreprise, c’est enrichir son rapport de stage, valoriser l’expérience acquise de façon très concrète et mettre en exergue les compétences développées. Il s’agit de la meilleure manière de constituer un portfolio complétant efficacement un curriculum vitae. Focus sur quelques pistes pour une documentation de stage digne de ce nom.
L’évaluation finale : l’indispensable
Le formulaire d’évaluation finale est souvent assorti d’un caractère obligatoire, car il est généralement fourni par l’école elle-même et constitue l’ultime validation d’un stage effectué. Ce document n’est pas à négliger, y compris quand il est – rarement – facultatif, car il représente la synthèse de vos aptitudes et de votre volonté de bien faire durant cette première expérience dans la voie professionnelle choisie. Rempli par votre maître ou superviseur de stage, ce document s’apparente au premier jalon nécessaire pour réussir sa carrière. Bien que très formel, cet élément de documentation représente une première « prise de température » concernant la capacité d’un étudiant à sublimer les connaissances acquises en classe au sein d’un environnement professionnel.
Cette évaluation prend encore davantage de poids dans le cadre d’une formation en alternance : ce type d’apprentissage se déroule généralement sur une longue période, ainsi, l’évaluation d’un stage en alternance sera un reflet, sinon exhaustif, au moins très précis, de la capacité de l’étudiant à s’investir et à mobiliser ses ressources sur le moyen terme. Certaines écoles d’ailleurs exigent un compte-rendu de ces évaluations à un rythme hebdomadaire ou mensuel.
Dans tous les cas, en alternance ou non, dans le cadre d’un stage rémunéré ou pas, le formulaire d’évaluation finale est un document à soigner. Concrétisation du premier regard d’un professionnel sur vous, il constitue, en tant qu’élément primordial de la documentation d’un stage, le premier élément fondateur pour un jeune diplômé.
La recommandation : le coup de pouce
Obtenir un lettre de recommandation de son superviseur de stage n’a pas de prix, et pour cause : elle n’est absolument pas obligatoire, et n’est tributaire que de la volonté du maître du stage. L’obtenir, c’est offrir une garantie à vos futurs employeurs que votre première immersion dans l’univers professionnel a été couronnée de succès.
La lettre de recommandation peut émaner d’une volonté spontanée du superviseur de stage. S’il ne l’écrit pas de lui-même, alors que la formation a été concluante, il ne faut pas hésiter à la demander soi-même. La pratique est courante, et les encadrants ont conscience de la plus-value que représente une belle recommandation en bonne et due forme.
Bien entendu, une telle lettre venant sanctionner une expérience particulièrement réussie, il convient de n’en faire la demande que si le stage s’est réellement bien déroulé. Pour autant, il ne faut pas craindre de la solliciter si des erreurs ont émaillé la formation : l’important n’est pas tant l’absolue perfection immédiate que la capacité à apprendre des expériences, impairs compris, et un référent sait logiquement percevoir cet état d’esprit.
L’idéal pour qu’une lettre de recommandation ait une réelle couleur officielle et une valeur professionnelle est qu’elle soit rédigée sur le papier à en-tête de l’entreprise. Si conjointement le superviseur peut répliquer la recommandation sur le profil de l’étudiant sur les réseaux sociaux professionnels, l’impact de l’appui sera maximal pour le jeune diplômé.
Signe de polyvalence : la recommandation d’autres collègues
Pratique moins fréquente, et pourtant très gratifiante, notamment lorsqu’elle vient sanctionner un stage de fin d’étude : la recommandation des autres collègues (autres que le superviseur de stage). Cette démarche revêt un triple intérêt : elle témoigne d’une capacité à l’intégration, d’un investissement professionnel, et est parfois révélatrice d’un grand sens de la polyvalence.
Être recommandé par les professionnels que l’on a côtoyés durant une formation est révélateur des qualités humaines dont a su faire preuve un stagiaire. Outre la performance professionnelle, des recommandations de ce type sont le gage d’une réelle capacité à être apprécié, quelle que soit la personnalité, et c’est là une caractéristique précieuse.
Des recommandations émanant de personnes aussi diverses sont également très éloquentes s’agissant des qualités purement professionnelles de l’étudiant : il n’est pas aisé de démontrer son efficacité et sa réactivité auprès d’un échantillon de nombreuses personnes. Obtenir l’aval de personnalités plurielles équivaut à une preuve de sérieux et de constance.
Enfin, si lesdites recommandations proviennent de multiples services, c’est la polyvalence de l’étudiant qui sera particulièrement valorisée : gagner la confiance de ses pairs au sein de différentes unités de travail est le symbole fort d’une réelle capacité à s’adapter, voire d’une plasticité qui constitue un atout majeur en vue d’une professionnalisation.
Le journal de bord : de l’importance des détails
Un journal de bord tenu tout au long d’un stage est une véritable mine de renseignements que seul l’étudiant est en mesure de constituer. Loin d’être anecdotique, ce recueil d’informations glanées au fil de l’eau éclaire de manière éloquente une activité, les motifs de satisfaction, les difficultés rencontrées. Il témoigne également d’une curiosité d’esprit : adjoindre à un journal de stage des documents annexes tels que des rapports, des devis, des données (chiffrées ou non), certains échanges non confidentiels, des maquettes de projets (toujours en respectant le principe de confidentialité), peut conférer à votre rapport de stage une épaisseur potentiellement remarquable pour un futur employeur. Plus que tout autre élément de la documentation, le journal de bord fait la part belle aux détails, et ce sont justement certains de ces détails qui parlent le mieux de vous.
Documenter les aléas
Même avec la meilleure volonté du monde, le bon état d’esprit, le sens du relationnel adéquat, une belle vivacité d’esprit et un dynamisme à toute épreuve, il peut arriver… qu’un stage ne se déroule pas au mieux. Cette incertitude fait partie du jeu et est révélatrice du fait que l’on ne peut pas tout contrôler. Comme en toutes choses, il convient de faire de cette faiblesse une force. La dernière chose à faire serait de jeter un voile sur les aspects négatifs d’une mauvaise expérience et de la transformer artificiellement. À l’inverse, un jeune diplômé gagnera à ne pas laisser dans l’ombre les points qui lui ont posé des difficultés et à documenter ceux-ci au même titre que ses succès. Une documentation de stage fidèle aux événements, bons comme mauvais, est valorisante : elle est révélatrice de la maturité du stagiaire, et témoigne de sa capacité à affronter et à surmonter les revers. Et savoir surmonter l’échec est une qualité précieuse pour réussir sa carrière.
La documentation d’un stage rémunéré (ou pas) est un point crucial dans l’aboutissement de cette première expérience professionnelle. Loin d’être superficielle, cette pratique est au contraire une mise en valeur sans pareille des multiples détails qui jalonnent une formation d’étudiant et démontrent sa valeur. Un stage, aussi riche soit-il, ne constitue bien souvent qu’une ligne opaque sur un C.V. Un stage bien documenté révèle au contraire de manière prégnante à vos employeurs potentiels vos atouts, votre état d’esprit et l’essence même des enseignements que vous avez su tirer de cette expérience. Une riche documentation est sans aucun doute force d’opportunités professionnelles.